lundi 20 septembre 2010

Bonbon Palace - Elif Shafak


La bâtarde d’Istanbul m’avait laissée sur des impressions mitigées : riche peinture d’Istanbul et de la Turquie, cette découverte des origines par la jeune Asya me plaisait infiniment par le projet et le propos mais le style et le rythme de ce texte ne m’avaient pas vraiment emportée. Il s’agissait du second roman écrit en anglais par la romancière Elif Shafak (2006). Après son large succès, les éditions Phébus ont choisi de publier Bonbon Palace (écrit celui-ci en turc, publié en 2002 et rapidement best-seller en Turquie).
Le résumé – roman choral sur les habitants d’un immeuble au Moyen-Orient, région qui m’intéresse tout particulièrement – m’a évidemment fait penser à L’Immeuble Yacoubian de l’Égyptien Alaa El-Aswany (que j'ai adoré). J’ai donc surmonté mes quelques réticences pour me lancer dans Bonbon Palace...

L’histoire de ce vieil immeuble stambouliote – qui a connu un temps de splendeur mais est aujourd’hui décrépi et envahi par les ordures – et de ses habitants a tous les ingrédients du grand roman.
Les personnages sont savoureux, parfois truculents, souvent attendrissants : les coiffeurs jumeaux, sorte de Dupont et Dupond tragiques ; la « Maîtresse bleue » sujette au vague à l’âme ; l’hystérique « Hygiène » Tijen ; la tyrannique Meryem ; le vieil Hadji Hadji, conteur contrarié ; la triste Nadja aux rêves brisés ; la petite Su tellement perspicace ; le narrateur, entomologiste divorcé amateur de femmes…
Tous nous donnent à voir un portrait kaléidoscopique d’Istanbul et de la Turquie d’aujourd’hui, loin des clichés et des idées reçues. Une mosaïque de la société, avec ses contradictions, ses tensions et ses espoirs.

Malheureusement, les longues descriptions, le style assez monocorde, les analyses interminables de la psychologie des personnages et les épisodes de plus en plus monotones ont rendu ma lecture poussive.
Comme toujours lorsque j’espérais aimer un livre, je cherche où le bât a pu blesser : je crois tout simplement que j’aime les narrations plus denses et que seuls les très grands écrivains peuvent se permettre les longues descriptions et analyses sans être ennuyeux ou pontifiants...

Une recontre entre le l'auteur et son lecteur qui ne s'est pas faite... Mais une peinture sociétale et culturelle qui n'en est pas moins intéressante.


Bonbon Palace, Elif Shafak (Phébus, 464 pages, 2008 / 10/18, 576 pages, 2010)
Traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy


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