
Cet ambitieux – et énorme – ouvrage retrace les itinéraires de deux familles espagnoles, les Carrión et les Fernandez, depuis le début du XXe siècle. Tout semble les opposer : milieu populaire rural contre grande bourgeoisie madrilène, opportunistes devenus franquistes contre farouchement républicains, enrichis sous la dictature contre expatriés en France ruinés…
Et pourtant, en 2005, suite à l’enterrement du doyen Julio Carrión, riche homme d’affaires, son fils Álvaro et la jeune Raquel Fernandez Perea font connaissance. De là, Almudena Grandes déroule leurs histoires, passées et présentes, et celles de leurs familles, révélant ainsi lentement leurs imbrications.
Le Cœur glacé est extrêmement bien construit : les séquences temporelles s’échelonnent entre 1905 et 2005, et les allers-retours nombreux sont finement agencés, de manière à éclairer chaque fois un nouveau pan des personnages et des histoires familiales. Les deux arbres généalogiques sont d’ailleurs bien utiles pour s’y retrouver.

Quant à l’écriture, elle parvient à être fluide et sophistiquée, tantôt plus simple, tantôt plus élégante.
Je pourrais me perde en considérations variées sans parvenir à dire tout le bien que je pense de ce roman… Pour résumer : j’aurais aimé qu’il soit interminable. Une lecture exceptionnelle.
Le Cœur glacé, Almudena Grandes (JC Lattès, 950 pages, 2009 / Livre de Poche, 2 tomes, 768 et 640 pages, 2010)
Traduit de l’espagnol par Marianne Millon
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