mardi 10 mai 2011

Les Neuf Dragons - Michael Connelly


Troisième livre reçu pour le Prix Seuil Policiers : Les Neuf Dragons sont « une enquête de Harry Bosch », le héros récurrent de Michael Connelly, comme nous en avise la couverture. J’ai lu plusieurs romans de cette série : ils sont assez réalistes et presque toujours efficaces (certains plus que d’autres, comme Le Poète ou Les Égouts de Los Angeles). Toutefois, je n’ai plus retrouvé le même élan dans les plus récents que dans les premiers – ou faut-il penser que mes goûts ont évolué et/ou que je me suis lassée ? C’est donc avec un espoir mêlé de doute que j’entame ce nouvel opus.
Petite réserve d’entrée de jeu : tout comme pour Losers nés, la couverture des Neuf Dragons ne me plaît pas énormément – elle fait un peu « bas de gamme ».

Le roman démarre par une banale intervention sur un meurtre dans un magasin de spiritueux du quartier chinois : M. Li a été abattu de trois balles, a priori lors d’un braquage. Une fois sur place, Bosch - dont l'équipier brille par son absence - doit demander l'aide de l’Unité des crimes asiatiques, notamment pour interroger la femme et les enfants du vieil homme.
Accompagné - à contrecœur - de l’inspecteur Chu, il oriente son enquête vers le racket opéré par la triade du Couteau de la Bravoure. Les deux policiers arrêtent rapidement un suspect mais celui-ci se refuse obstinément à parler.
À ce moment, la situation bascule. Après un coup de fil menaçant, Harry reçoit une vidéo sur son téléphone portable : sa fille de 13 ans, Madeline, qui vit à Hong Kong avec sa mère, est attachée et bâillonnée dans une pièce sombre… Pour Bosch, c’est clairement une mise en garde de la triade, l’injonction de laisser tomber l’affaire Li et de relâcher le suspect.
Pas aussi vieillissant qu’on pourrait s’y attendre, il prend le premier avion pour Hong Kong afin de retrouver sa fille (et accessoirement de boucler son enquête).
Mais les choses ne vont pas se passer simplement et c’est un véritable cauchemar qui commence…

L’écriture est efficace, rythmée, et même trop rythmée : les actions sont incessantes, très détaillées - comme pour pallier une intrigue faiblarde -, ne laissant que très peu de place à la réflexion, au travail d'enquête. Résultat, on se contente du minimum syndical pour la psychologie, tout restant assez superficiel. Quant aux situations, elles sont plus que rocambolesques et souvent archétypales. À l’image de Bosch qui est devenu la caricature de lui-même.
Comme son personnage fétiche, Connelly semble s’essouffler en essayant de changer la donne, et offre davantage un scénario énergique (et pourtant poussif!) qu’un bon polar. Dommage.


Merci quand même à Babelio et au Seuil… En attendant la suite !


Les Neuf Dragons, Michael Connelly (Seuil, 416 pages, 2011)
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Robert Pépin



2 commentaires:

  1. Comme toi, j'avais beaucoup apprécié les premiers dont, en effet :"le poète" et les "égouts de LA"
    mais MC s'est essoufflé, il avait d'ailleurs mis son inspecteur à la retraite, puis remis au boulot ...besoin de sous de l'auteur?
    Je n'irai pas mettre les miens dans un "nouveau Conelly"
    merci pr la critique!

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  2. Connelly semble chercher désespérément comment renouveler son héros : une femme? une famille? un nouveau boulot? Au final, beaucoup d'aller-retours, une évolution un peu artificielle de Bosch et des romans de plus en plus moyens!
    Dommage. Il vaut mieux relire "Le poète"!

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