mercredi 15 juin 2011

Le dernier homme bon - A.J. Kazinski


Avouons-le, je n’ai pas pris assez de temps pour choisir les livres qui m’intéressaient dans le cadre de la dernière opération Masse critique de Babelio. La couverture énigmatique du Dernier homme bon l’a bêtement emporté sur la quatrième un peu racoleuse qui faisait pressentir un polar « abracadabrantesque ». Et, bien évidemment, c’est celui-ci que le hasard m’a attribué ! Résultat, en toute honnêteté, j’y allais un peu à reculons.

Les quelques lignes « à l’attention du lecteur » en première page installent l’univers d’emblée : un très court résumé du mythe des trente-six Justes que Dieu aurait mis sur Terre pour veiller sur l’humanité ; et la tenue par les Nation unies d’une conférence sur les expériences de mort imminente… Le roman commence ensuite par le récit d’une expérience visant à « vérifier » les témoignages à ce propos : dans un hôpital danois, on installe dans plusieurs chambres des Urgences une photo sur une étagère placée juste en dessous du plafond… Seul le patient ayant réellement vécu une « mort imminente », et dont l’esprit s’est donc élevé, pourra la voir… CQFD !
Là, je me demande de nouveau ce qui m’a pris un choisissant ce livre !
Se succèdent alors de brefs chapitres sans aucun lien apparent : la mort d’un moine dans un temple en Chine, un fonctionnaire de l’ambassade d’Italie dans un hôpital de Bombay, un policier vénitien enquêtant dans le dos de sa hiérarchie, l’intervention d’un négociateur (qui s’avérera être notre héros, Niels Bentzon) à Copenhague, les états d’âmes d’un terroriste sur le point de prendre l’avion (vous avez dit cliché ?)…

En temps normal, c’est le moment où j’aurais abandonné Le dernier homme bon. Mais je me suis engagée à le lire dans le cadre de Masse critique et je m’accroche !
L’intrigue met du temps à s’imbriquer et à démarrer mais, au bout d’une petite centaine de pages, elle finit par fonctionner relativement bien. Complètement mystique – on l’aura compris – et peu plausible, elle a le mérite de nous faire tourner les pages avec curiosité pendant les deux tiers du livre.
Mais cette histoire des trente-six justes qu’une sorte de malédiction divine (ou diabolique, on ne sait trop) décimerait est vraiment peu convaincante. Tout comme le contexte de conférence mondiale sur le réchauffement climatique qui n’est au final qu’un décor – mais quasiment absent, c’est le comble !
N’en dévoilons pas plus, cela ruinerait le suspense. Ajoutons simplement qu’il est dommage que les coïncidences soient incessantes et peu crédibles, tout comme les détails sans intérêt (ou mal explicités peut-être).

Clairement, je ne suis pas le public pour ce genre mysticico-divin : les amateurs du genre apprécieront peut-être ce texte, qui, admettons-le, a le mérite d’être prenant et curieux pendant un certain temps. Mais, en ce qui me concerne, Le dernier homme bon est un polar absurde et un peu allumé : une lecture dont j'aurais pu me passer.


Je remercie néanmoins vivement les éditions JC Lattès et Babelio.


Le dernier homme bon, A.J. Kazinski (JC Lattès, 550 pages, 2011)
Traduit du danois par Frédéric Fourreau



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