mardi 18 décembre 2012

Rattrapage de fin d'année


Le blog n’a pas beaucoup vécu cette année (pour ne pas dire pas du tout !), mais j’espère bien m’y remettre. En attendant, quelques petits conseils de fin d’année – pour se faire plaisir ou trouver la si délicate inspiration pour noël.

Vous les trouverez déjà sur le blog :

- Bien sûr, les recommandations de fin 2011 sont toujours – et plus que jamais – valables !

Le Chagrin et la Grâce, un roman américain malheureusement d’une triste actualité : Wally Lamb publie peu, mais toujours des livres d’une grande ampleur et, quand il se saisit de la fusillade de Columbine comme point de départ, il ne donne pas dans la chronique mais en fait un rouage intégré dans sa construction romanesque. Des portraits à la psychologie fouillée, une histoire dense et totale. Et un résultat puissant.

Le Garçon dans la lune de l’irlandaise Kate O’Riordan, un romans délicat et tout en nuances qui plaira aux plus sensibles. Pour se faire une idée de son univers, voici ce que j'ai pensé de Pierres de mémoire et d'Un autre amour.

La Gifle de Christos Tsiolkas : si le thème m’a parfois exaspéré par sa démesure (un tel drame, judiciaire qui plus est, pour une gifle ?), le traitement n’en est pas moins brillant. Un roman choral d’une efficacité admirable et, au passage, une peinture de la société australienne.

Le Turquetto m’a permis de découvrir Metin Arditi (et merci à Page des libraires). Au départ le sujet ne me séduisait qu’à moitié mais j’ai été totalement happée et séduite. Un écrivain coup de cœur dont j’ai, depuis, découvert et apprécié d’autres textes (Loin des bras notamment).


Les oreilles de Buster, Maria Ernestam : la première phrase est glaçante (« J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère. ») mais elle a le mérite de susciter l’intérêt ! Dans ce roman surprenant, la narratrice Eva revient sur la femme odieuse mais fascinante qu’était sa mère, le couple improbable que formaient ses parents, son enfance douloureuse, la force qu’il lui a fallu acquérir, la jeune femme puis la femme mûre qu’elle est devenu… Un roman étrange mais d’un grande finesse et écrit avec brio.


Et pèle-mêle:

Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan : en général les succès trop unanimes me font plutôt peur, mais celui-ci est plus que mérité, malgré quelques coquetteries d'autofiction. Une « claque » littéraire. Vraiment.

Les Revenants, Laura Kasischke : un campus américain, des étudiants moins sages ou moins superficiels qu’il n’y paraît, des décès étranges, des professeurs tourmentés, et une réalité aux frontières mouvantes… Du grand Laura Kasischke (et aussi En un monde parfait). 


Certaines n'avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka : un succès mérité pour ce court roman. Avec un rythme très particulier, une énumération presque scandée mais fascinante, Julie Otsuka raconte ces femmes japonaises qui ont émigré au début du XXe siècle, se sont installées auprès d’époux qu’elles rencontraient à peine, ont tenté de garder leurs traditions dans ce pays tellement autre, fait naître des enfants pourtant si américains... pour finalement susciter la suspicion, fuir ou être parqués au début de la Seconde Guerre mondiale. Magistral.


Par un matin d’automne, Robert Goddard : sur fond de Premier Guerre mondiale, un récit mené avec brio, rocambolesque à souhait mais à dévorer par un dimanche pluvieux. (Le suivant, Heather Mallander a disparu, est pas mal non plus.)

L’exécution de Robert Badinter : j’ai relu récemment ce court texte et il est toujours aussi passionnant – et passionné – sur la peine de mort en premier lieu, mais aussi sur le métier d’avocat. Un récit éminemment formateur, et sensible. (Pour la petite histoire, je l’ai lu ado et ce fut l’un de ces moments où, jeune lectrice, j’ai compris que les livres pouvaient faire davantage que nous raconter une histoire et nous emporter. Et que ça a parfois du bon.)

Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle : dernier livre de ce dessinateur québécois. Il y raconte son année à Jérusalem, où ils se sont installés en famille (sa femme travaille pour MSF) : un récit riche par sa grande « réalité ». Car tout y passe : le quotidien de papa souvent seul et un peu dépassé, les surprises de la vie d’expatriés, la découverte (douloureuse souvent) de la vie des locaux, le quotidien si compliqué, la préhension progressive des conflits avec un œil plus avisé… ce n’est pas la première fois que Guy Delisle tire une BD de ses expatriations dans des régions difficiles ; et si celle-ci me semble la plus aboutie, les autres n’en sont pas moins passionnantes (ShenzenPyogyangChroniques birmanes).

- Les ignorants, Etienne Davodeau : un an en BD des échanges entre l’auteur et le vigneron Richard Leroy, chacun faisant découvrir à l’autre son univers. Au programme, passion de son métier, amour de la terre et richesse humaine. Pour les amateurs de vin et de BD donc !

Poulet aux prunes, Marjane Satrapi : moins connu que Persepolis, ce portait de l’oncle de la dessinatrice (et toujours celui de l’Iran en toile de fond) est plus décousu mais il est infiniment poétique et très touchant.


Beaucoup de retard sur la rentrée littéraire 2012... mais je m'y remets! Enfin j'essaie.
Et d'ici-là, une très bonne fin d'année et de belles lectures !!


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