De retour à New York après l'enterrement de leur père dans le Minnesota, Erik Davidsen et sa sœur, Inga, découvrent une vieille lettre mentionnant une mort mystérieuse dans laquelle leur père aurait été impliqué dans sa jeunesse. Dès lors, avec l’aide d’Inga, Erik, psychiatre divorcé un peu esseulé, tente de reconstituer cette histoire : en lisant les vieux carnets de son père, en questionnant discrètement sa mère, en partant à la recherche de la femme qui a écrit cette missive… Et, davantage qu’élucider ce (pseudo)-mystère, il lève le voile sur la vie de son père – son parcours d’immigré norvégien, son expérience de la guerre et sur ses propres questionnements…
À côté de cette histoire passée que l’on découvre tel un archéologue, par bribes successives, on suit Erik et son entourage : sa sœur Inga, récemment veuve d’un romancier célèbre (dont une ancienne maîtresse menace de vendre la correspondance), sa nièce Sonia, adolescente traumatisée par l’expérience du 11-Septembre, mais aussi la belle Miranda qui lui sous-loue le rez-de-chaussée de sa maison avec sa fille Eggy, et dont l’ex, artiste illuminé, rôde toujours. Pour cette petite, et pour Sonia, Erik joue un peu le rôle du père – lui qui est sans enfant.
C’est un très beau texte : sur l’âge, la mémoire tant individuelle que familiale, le souvenir que l’on veut (ou non) garder des autres, la difficulté à transmettre à ceux que nous aimons. Les « thèmes » sont peut-être même trop nombreux et j’ai notamment regretté que la question du déracinement et de l’immigration ne soit pas plus approfondie : mais c’est certainement là une lecture trop « française » car les enjeux, dans un pays dont le melting-pot est une mythologie originelle, sont probablement moins pesants.
À côté de cette histoire passée que l’on découvre tel un archéologue, par bribes successives, on suit Erik et son entourage : sa sœur Inga, récemment veuve d’un romancier célèbre (dont une ancienne maîtresse menace de vendre la correspondance), sa nièce Sonia, adolescente traumatisée par l’expérience du 11-Septembre, mais aussi la belle Miranda qui lui sous-loue le rez-de-chaussée de sa maison avec sa fille Eggy, et dont l’ex, artiste illuminé, rôde toujours. Pour cette petite, et pour Sonia, Erik joue un peu le rôle du père – lui qui est sans enfant.
C’est un très beau texte : sur l’âge, la mémoire tant individuelle que familiale, le souvenir que l’on veut (ou non) garder des autres, la difficulté à transmettre à ceux que nous aimons. Les « thèmes » sont peut-être même trop nombreux et j’ai notamment regretté que la question du déracinement et de l’immigration ne soit pas plus approfondie : mais c’est certainement là une lecture trop « française » car les enjeux, dans un pays dont le melting-pot est une mythologie originelle, sont probablement moins pesants.
On ne peut s’empêcher de chercher la comparaison entre Siri Hustvedt et son célèbre mari Paul Auster : si les univers et les problématiques se rejoignent, l’écriture de Siri Hustvedt est bien plus ancrée, plus « réelle » en quelque sorte. Si ce roman m'a beaucoup plus, avec le recul, le précédent, Tout ce que j’aimais, me paraît supérieur : plus intense mais aussi plus sombre…
Élégie pour un Américain, Siri Hustvedt (Actes Sud, 400 pages, 2008 / Babel, 400 pages, 2010)
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf
Élégie pour un Américain, Siri Hustvedt (Actes Sud, 400 pages, 2008 / Babel, 400 pages, 2010)
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf
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