mardi 19 avril 2011

Le Royaume des Voleurs - William Ryan


Ce livre m’a été envoyé dans le cadre d’une édition spéciale de Masse critique que proposait Babelio… Le programme était très alléchant : un nouveau « polar russe » !
Ce Royaume des Voleurs m’a évidemment fait songer au très bon Enfant 44 de Tom Rob Smith (paru en 2009 chez Belfond) : un roman policier se passant dans la Russie communiste (certes, à presque 20 ans d’écart), un narrateur membre de la police mais pas « fanatique » du parti, une couverture dans le même esprit, et un auteur anglo-saxon (anglais/irlandais).
Mais malheureusement, la comparaison ne sert pas William Ryan…

L’histoire démarre bien : 1936, début du régime stalinien, l’inspecteur Korolev enquête sur le meurtre d’une jeune femme dont le corps mutilé a été retrouvé dans une ancienne église (NB la religion est interdite désormais). La victime pourrait être américaine, des questions de sécurité nationale seraient en jeu… résultat, le NKVD, la police politique, s’en mêle et entend être tenu au courant de l’évolution des investigations.
D’autres cadavres sont découverts et, certains éléments semblant les relier au premier, l'affaire prend de l'ampleur. Les pistes se multiplient et Korolev suspecte des tractations douteuses dans les plus hautes sphères. Contraint de naviguer entre les pontes du NKVD, son propre chef en disgrâce (contraint à la fameuse autocritique), et son nouveau partenaire, il se met en contact avec les Voleurs, la pègre de Moscou, espérant découvrir les coupables…

Le Royaume des Voleurs m’attirait plus pour ses aspects documentaires que pour son intrigue policière. Mais en définitive on ne découvre que peu de choses sur le fonctionnement soviétique de l’époque – en tout cas, peu de choses qu’on ne sache déjà… Et une mise en perspective assez légère, des critiques limitées : concédons néanmoins que cela découle logiquement du point de vue adopté par William Ryan, à savoir celui de son narrateur, un citoyen lucide mais assez discipliné pour l’instant…
À l’inverse, on peut aussi considérer que le roman se déroulant assez tôt dans l’histoire du régime, il reflète avec finesse une prise de conscience, un réveil du héros. Quoi qu’il en soit, je suis restée sur ma faim.

Qui plus est, William Ryan ouvre un grand nombre de pistes et de thématiques, empile les personnages secondaires, accumule des descriptions inutiles, mais explique peu, ne « creuse » que rarement et n'exploite pas les filets lancés par son récit. Il offre ainsi une intrigue très alambiquée, mais paradoxalement assez simpliste au final. Résultat on s'y perd beaucoup pour un dénouement plutôt plat.

Bref, Le Royaume des Voleurs fut une déception, mais il est vrai que j'en attendais beaucoup.


Je remercie néanmoins vivement les éditions des Deux Terres et Babelio.


Le Royaume des Voleurs, William Ryan (Deux Terres, 368 pages, 2011)
Traduit de l'anglais par Jean Esch



3 commentaires:

  1. As-tu lu les polars d'Alexandra Marinina?

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  2. Oui, essaye
    par ex : "le cauchemar", "lamort pr la mort""la liste noire"
    ils sont édités en poche chez points, l'auteure serait une ancienne de la milice(police) soviétique, elle écrit beaucoup (?) met en scéne une jeune femme policiére , avec en toile de fond la vie quotidienne de la Russie aujourd'hui, l'intrigue est assez sophistiquée, le style agréable, mais ce n'est non plus des chefs d'oeuvre...Quand tu as un voyage en train ou en avion!
    bonne lecture:)))

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